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Les automobilistes européens sont très attentistes face au futur de l’automobile

Publié le 09/02/2024, modifié le 17/04/2024

Les automobilistes européens sont très attentistes face au futur de l’automobile

Une étude européenne montre clairement une attitude attentiste des automobilistes au moment d’acheter une nouvelle voiture, notamment électrique. Un attentisme similaire à celui observé chez les membres de l’ACL.

Une étude annuelle de l’Observatoire Cetelem, réalisée dans 16 pays*, montre que 41% des 15.000 personnes interrogées ne comptent pas acheter de voiture sur les douze prochains mois et 36% n’envisagent tout simplement pas de la faire dans un futur proche. 6 personnes sur 10 déclarent qu’il est « difficile » et même « très difficile » de prendre la décision d’acheter une voiture. La raison ? Un « brouillard » autour de l’automobile en matière d’information, de technologie et de réglementation à venir. À cela s’ajoute le prix, qui reste le principal frein à l’achat d’une voiture électrique. Un frein qui arrive même avant les craintes autour de l’autonomie et de la recharge.

Dans le détail, l’étude met clairement en avant un attentisme fort de la part de l’automobiliste qui visiblement n’est pas assez informé. De manière surprenante, les résultats de l’étude montrent par exemple qu’une personne sur deux est au courant de l’interdiction de la vente de véhicules thermiques dès 2035 dans l’UE. L’étude montre également une réelle confusion sur les réglementations autour des zones à faibles émissions ou encore sur les diverses réglementations environnementales dans plusieurs villes européennes.

Le prix de l’électricité, qui a sensiblement augmenté depuis la guerre en Ukraine, a également fait naître un doute dans l’esprit de l’automobile au moment de faire le choix vers un véhicule électrique. Ajoutons à cela des évolutions technologiques rapides et en constante progression, ce qui semble faire encore un peu plus douter le consommateur à investir une somme d’argent conséquente pour acquérir un nouveau véhicule.

Cet attentisme est donc similaire à celui observé chez les membres de l’ACL, visiblement pas entièrement séduits par la voiture électrique, comme l’a montré les résultats de l’enquête sur thématiques liées à la mobilité en 2023. Pour rappel, l’ACL a, en mai dernier sur une période de deux semaines, sollicité ses membres et ils sont 6.742 à avoir accepté d’y répondre et d’exprimer leurs priorités.

Résultats de l'enquête

« Il y a actuellement 611.000 véhicules immatriculés au Luxembourg, dont 3,1% sont des 100% électriques, soit environ 19.200 véhicules. Sur ce volume, 64% de ces véhicules électriques sont détenus par des sociétés en raison d’une fiscalité avantageuse. Cela montre que la proportion de voitures électriques détenues par les particuliers reste très basse. Les prix d’une voiture électrique sont bien plus élevés qu’une thermique, de l’ordre de 10.000 à 15.000 euros plus chère. Il faut ajouter que les subventions arriveront à leur échéance en avril prochain.

Les constructeurs annoncent, semaine après semaine, des autonomies et des performances toujours plus élevées sur les modèles à venir. Il est donc normal de voir un certain attentisme des gens au moment d’acheter une voiture. La conséquence directe, c’est le vieillissement du parc automobile et l’augmentation des pannes », avait analysé le directeur de l’ACL, Jean-Claude Juchem, lors de la présentation des résultats de l’enquête en question.

Un achat « difficile »

Toujours selon l’étude de l’Observatoire Cetelem, dans les pays voisins, les automobilistes estiment qu’il est actuellement difficile de faire un choix lors de l’achat d’une voiture. En Allemagne, 53% des personnes interrogées jugent l’achat d’une voiture « difficile ». Bien que l’automobiliste allemand se sente suffisamment informé en la matière, il considère que les nouvelles réglementations concernant l’automobile sont injustes pour les ménages les plus modestes. La deuxième raison d’attendre pour acheter une nouvelle voiture est le manque de ressources financières.

En Belgique, 63% des personnes interrogées jugent l’achat d’une voiture « difficile ». Bien que les Belges se disent clairvoyants face aux réglementations de toutes natures, la décision d’acheter une nouvelle voiture n’est pas une fin en soi et cette décision dépend surtout d’une éventuelle baisse des prix.

En France, 64% des personnes interrogées jugent l’achat d’une voiture « difficile ». Bien qu’affirmant avoir une bonne connaissance des réglementations sur les moteurs thermiques ou la circulation, ils se montrent particulièrement incisifs à leur égard, pointant leur caractère injuste surtout envers les ménages aux faibles revenus. Ils plaident pour la nécessité d’être aidés afin de passer à l’électrique.

* L’étude Cetelem a été réalisé dans 16 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Chine, Espagne, États-Unis, France, Italie, Japon, Mexique, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni et Turquie). L’Observatoire Cetelem est une structure d’études et de veille économique de BNP Paribas Personal Finance, créée en 1985. Sa vocation est d’observer, éclairer et décrypter l’évolution des modes de consommation en France et à l’international. Pour répondre à cette exigence, l’Observatoire Cetelem a mis en place un dispositif fondé sur la diversité et la complémentarité de contenus avec les publications ci-dessous.