Élections européennes : positions figées sur les questions de mobilité

Il n’en demeure pas moins qu’à l’approche des élections européennes, la question de la mobilité occupe une place marginale dans les débats. Difficile d’exister quand l’attention se cristallise principalement sur la guerre en Ukraine, les politiques migratoires et les questions de défense commune.

Pour l’ACL, la mobilité reste cependant un sujet crucial. C’est pourquoi, le Club s’est intéressé de près aux positions des candidats luxembourgeois des 13 listes en lice. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les idées exprimées sont pour le moins variées, voire diamétralement opposées. Nous avons choisi de vous les détailler dans l’ordre des listes.

Liste 1 – Mir d’Vollek

La liste 1 met l’accent sur la nécessité d’une mobilité accessible à tous, en particulier aux communautés marginalisées. Les candidats appellent à des investissements accrus dans les transports publics et à la promotion de modes de déplacement alternatifs tels que le covoiturage et le vélo.

Liste 2 – VOLT Luxembourg

VOLT Luxembourg prône une approche européenne intégrée de la mobilité, avec un accent sur l’interopérabilité des réseaux de transport et la promotion de modes de déplacement durables. Ses candidats soutiennent également la mise en œuvre de politiques favorisant la mobilité transfrontalière.

Liste 3 – LSAP

Le LSAP met l’accent sur l’amélioration des transports en commun et la réduction de la dépendance à la voiture individuelle. Ses candidats défendent des mesures telles que la gratuité des transports publics et des investissements dans les infrastructures cyclables pour encourager une mobilité plus durable.

Liste 4 – FOKUS

FOKUS défend une approche pragmatique de la mobilité, mettant en avant la nécessité d’équilibrer les besoins économiques et environnementaux. Ses candidats soutiennent des politiques visant à moderniser les infrastructures de transport tout en réduisant les émissions de carbone.

Liste 5 – KPL

Les Communistes mettent l’accent sur une vision de la mobilité centrée sur les besoins des travailleurs et des classes populaires. Ils appellent à des investissements publics massifs dans les transports en commun et à une gestion démocratisée des réseaux de transport où les usagers auraient un certain pouvoir de décision.

Liste 6 – déi Konservativ

Les Conservateurs proposent une approche axée sur la protection des intérêts nationaux luxembourgeois en matière de mobilité. Ils défendent le maintien de l’indépendance nationale dans les décisions de transport et s’opposent à toute forme de centralisation européenne.

Liste 7 – Déi Lénk

Déi Lénk adopte une position critique envers les politiques de transport actuelles, mettant en avant les inégalités sociales et environnementales associées à la dépendance à la voiture. Ses candidats appellent à des investissements massifs dans les transports en commun et à une réduction significative de l’utilisation de la voiture individuelle.

Liste 8 – DP

Le DP promeut une vision de la mobilité axée sur l’innovation technologique et la durabilité environnementale. Le parti met en avant des initiatives telles que la promotion des véhicules électriques et le développement de l’infrastructure de recharge pour réduire les émissions de CO₂ et améliorer la qualité de l’air.

Liste 9 – ADR

L’ADR met l’accent sur la préservation de l’indépendance nationale en matière de politiques de transport. Le parti est en faveur d’une approche plus conservatrice en matière de mobilité, privilégiant la protection des intérêts nationaux luxembourgeois dans les négociations. Ses candidats défendent, comme lors des législatives, le maintien du moteur à explosion pour les transports individuels.

Liste 10 – Zesummen – d‘Bréck

Zesummen – d‘Bréck défend une approche équilibrée de la mobilité, mettant en avant la nécessité de concilier les impératifs économiques, sociaux et environnementaux. Les candidats appellent à des politiques de transport favorisant la multimodalité et la durabilité ainsi qu’à une coopération renforcée au niveau européen pour relever les défis transfrontaliers.

Liste 11 – CSV

Le CSV met l’accent sur la nécessité d’une approche équilibrée de la mobilité, combinant l’amélioration des infrastructures de transport, la promotion de la multimodalité et la réduction des émissions de CO₂. Le parti souligne également l’importance de la coopération européenne dans la mise en œuvre de solutions efficaces pour relever les défis de la mobilité transfrontalière.

Liste 12 – Déi Gréng

Les Verts placent, sans surprise, la durabilité environnementale au cœur de leur programme de mobilité. Le parti préconise une transition vers des modes de transport plus écologiques, tels que le vélo, la marche et les transports publics ainsi que des politiques visant à réduire la dépendance à la voiture individuelle et à promouvoir une planification urbaine axée sur les piétons.

Liste 13 – Piraten

Les Pirates mettent l’accent sur la transparence et la participation citoyenne dans les politiques de transport. Ils défendent une approche collaborative de la mobilité, mettant en avant l’innovation technologique et la promotion de solutions de transport partagé pour répondre aux besoins changeants des citoyens.

Qu’en pense l’ACL ?

Si la mobilité reste une préoccupation majeure des résidents luxembourgeois (voir notre sondage avant les élections législatives), les positions des différents candidats en lice reflètent la complexité des enjeux liés à la mobilité. En fin de compte, une mobilité durable, accessible et librement choisie reste essentielle pour garantir à chacun un avenir prospère en Europe et au Luxembourg.

Par Patrick Théry