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La conduite accompagnée

Publié le 09/02/2024, modifié le 20/03/2024

La conduite accompagnée

Quand elle a été introduite au Luxembourg le 1er juillet 1995, la conduite accompagnée avait pour vocation d’enrichir l’arsenal des mesures prises pour réduire l’insécurité sur les routes, en particulier celle occasionnée par les jeunes conducteurs. Depuis lors son but n’a pas changé même si la conduite accompagnée ne s’adresse pas, pas plus aujourd’hui qu’à l’époque, aux seuls jeunes.

Complémentairement à l’instruction dispensée par l’instructeur de l’auto-école la conduite accompagnée permet au candidat-conducteur d’approfondir sa formation en conduisant en compagnie d’une personne privée et de développer ainsi de façon plus soutenue son sens de la responsabilité. L’accompagnateur joue un rôle pédagogique de première importance puisque c’est lui qui doit donner des conseils au candidat mais aussi lui expliquer le comportement correct à adopter face à une situation ambigüe voire dangereuse et qu’il n’aurait, sinon, probablement pas eu intuitivement.

L’accompagnateur est appelé à mettre l’accent sur la conduite défensive c.-à-d. le style de conduite qui anticipe d’éventuelles erreurs d’autres usagers ou des situations auxquelles on ne s’attend pas spontanément. Le succès de la conduite accompagnée dépend ainsi en grande partie de la qualité de l’accompagnateur. S’il opte pour la conduite accompagnée, le candidat peut débuter sa formation à l’âge de 17 ans soit 6 mois plus tôt que le candidat qui choisit de suivre la filière classique de l’apprentissage. Il doit avoir réussi la partie théorique du permis et pris 12 leçons de conduite d’une heure avec l’instructeur de l’auto-école. Le véhicule utilisé pour la conduite accompagnée doit correspondre à la catégorie B du permis et être couvert d’une assurance spéciale (puisque le conducteur ne détient pas encore de permis) que l’assureur établit gratuitement. Le véhicule doit porter à l’arrière un signe particulier (20x13cm) représentant la lettre L blanche sur fond rouge. Quant à l’accompagnateur il peut être n’importe quel adulte (donc également sans lien de parenté avec le candidat) à condition de détenir son permis B depuis au moins 6 ans et de justifier l’absence de condamnation pour des infractions au code de la route. Par ailleurs, au cours des 5 années précédentes il ne doit pas avoir fait l’objet d’une interdiction de conduire. Enfin il doit avoir assisté à deux leçons de conduite en présence de l’instructeur.

À noter que juridiquement seul l’accompagnateur est considéré comme conducteur.

Aussi doit-il obligatoirement être assis à l’avant. La conduite accompagnée est seulement autorisée au Luxembourg et est interdite entre 23.00 et 06.00 heures.
Dans le cadre de la conduite accompagnée l’accompagnateur ne doit pas présenter un taux d’alcool de 0,2 g, ou plus, par litre de sang. La conduite accompagnée n’étant pas limitée vers le haut s’agissant de l’âge, elle peut constituer également un outil d’apprentissage intéressant pour les personnes qui se décident assez tardivement à passer leur permis de conduire. En effet, on sait par expérience que ces personnes nécessitent beaucoup plus de leçons pratiques que les jeunes candidats et que leur permis risque ainsi de devenir un gouffre financier. Les leçons prises avec l’accompagnateur privé sont susceptibles de leur éviter ce souci.